Place de la Gare de Lausanne : Finissons-en maintenant avec le trafic de transit !
L’Association transports & environnement Section Vaud (ATE Vaud) dépose une opposition au projet de réaménagement de la Place de la Gare de Lausanne et des rues annexes. Si l’ATE souligne avec force et détermination que le projet améliore grandement la situation et fait preuve d’ambition sur plusieurs aspects, le plus gros point noir est maintenu : le trafic de transit. Celui-ci doit être abandonné pour redonner cet espace public aux piéton·nes et pour améliorer la sécurité et la tranquillité des lieux.
L’ATE Vaud a découvert avec intérêt la proposition de réaménagement de la Place de la Gare de Lausanne, mise à l’enquête entre novembre et décembre. Plus arborisée, plus ouverte à la mobilité douce, plus sécurisante, et surtout de bien meilleure facture que les premiers projets présentés il y a quelques années, le projet va in fine dans la bonne direction. L’ATE sait qu’un tel projet modifiera durablement le devenir de la gare et de ses bientôt 200'000 voyageur·ses par jour à l’horizon 2030. Il est donc particulièrement important que son évolution permette d’aller vers une mobilité d’avenir, en faisant la part belle aux transports publics et à la mobilité active, en sécurisant tous les flux et en permettant d’en faire un lieu plus agréable et convivial qu’aujourd’hui.
Or, pour répondre à ces objectifs, le projet devrait interdire tout le trafic de transit pour les véhicules motorisés sur la place de la gare, à l’exception des bus et des vélos. Non seulement il est urgent de redonner cette place aux piéton·nes, mais interdire le trafic des véhicules motorisés (sauf taxis) est indispensable pour permettre de fluidifier le trajet des bus et de sécuriser celui des cycles et piétons.
En substance : le projet prévoit une zone 30 et des voies bloquantes pour éviter les dépassements des bus, ce qui pose un problème à trois titres : (1) la zone 30 ne permet pas de donner la priorité aux piéton·es, qui seront plus de 3'300 à traverser à l’heure de pointe, (2) les voitures utiliseront les voies bloquantes comme arrêts de dépose-minute, (3) cela créera un contexte dangereux pour la circulation des cycles. L’ATE s’inquiète aussi globalement du manque de places de stationnement pour cycles dans le projet malgré une nette amélioration par rapport à la situation actuelle et les projets annexes (parking de la Rasude et des Epinettes) qui continueront à attirer des voitures.
« Pour que ce projet soit vraiment un projet d’avenir, l’abandon du trafic de transit est une obligation absolue. Une zone 30 est incompatible avec le passage de dizaines de milliers de piéton·nes qui n’auront pas la priorité et des bus qui resteront coincés dans des bouchons comme c’est le cas aujourd’hui » explique Romain Pilloud, secrétaire général de la section vaudoise de l’ATE.
L’ATE relève toutefois de nombreux points positifs dans le projet : une mise en zone 30 de l’Av. Ruchonnet et de l’Av. de la Gare, une amélioration globale des aménagements urbains, des pistes cyclables séparées du trafic, des trottoirs élargis et de larges espaces dédiés aux piéton·nes, pensés également pour les personnes à mobilité réduite, le tout en luttant contre le ruissellement et les îlots de chaleur.
Enfin, notre association demande que des mesures transitoires majeures soient mises en place, car la situation actuelle est intenable : le stationnement sauvage crée un danger permanent pour les cyclistes, certaines visibilités sont mauvaises aux passages pour piétons, les places vélos sont trop peu nombreuses pour absorber le trafic cycliste actuel et les bus sont régulièrement bloqués dans la circulation automobile à proximité de la gare.