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L’ATE Suisse se positionne en faveur du port volontaire du casque et s’oppose à l’obligation. Dans ce cadre-là, la responsabilité de la sécurité augmente en faveur des usagers de la route les plus faibles.

Pour s’assurer d’une plus grande sécurité routière, les accidents doivent être évités à la source - grâce à une infrastructure cyclable sûre. Les changements prévus par la loi rendront les vélos moins attrayants pour les jeunes et les adeptes du vélo électrique. Ceci pourrait stopper net l’augmentation de la pratique du vélo.

Nos arguments à l’encontre du port obligatoire du casque

  1. Si les accidents sont plus fréquents, c'est que le nombre de vélos électriques a augmenté
    Ces dernières années, les accidents avec des vélos électriques ont connu une progression. Les médias suggèrent que ce moyen de déplacement est particulièrement dangereux. Les apparences sont toutefois trompeuses. Le nombre d’accidents n’a pas progressé dans la même mesure que les ventes des vélos électriques. Le grand nombre d’accidents est simplement dû à un nombre accru de cyclistes utilisant un modèle électrique et à l’allongement des distances parcourues par rapport à l’utilisation d’un vélo normal. Dans ces conditions, l’utilisation d’un vélo électrique n’est donc nullement devenue plus dangereuse.
  2. L’obligation de porter le casque décourage la pratique du vélo
    L’augmentation du nombre de cyclistes due à la démocratisation du vélo électrique est une tendance réjouissante. En plus de contribuer à désengorger les routes, cette évolution est bonne pour le climat. Néanmoins, les expériences faites à l’étranger montrent que l’obligation de porter le casque décourage les utilisateurs et entraîne une diminution directe du nombre de cyclistes. En prenant une telle mesure, nous risquons donc d’étouffer dans l’œuf une tendance positive et nécessaire vers une plus grande mobilité cycliste. En plus de nuire à la santé de la population, elle est en opposition avec les objectifs climatiques.
  3. L’obligation de porter le casque donne une impression de sécurité, sans l’améliorer
    Les casques de cyclisme protègent la tête en cas de chute. Cependant, lors d’une collision, ce sont des forces de rotation qui entrent en jeu, contre lesquelles le casque n’a pas ou peu d’effet protecteur. Les casques n’assurent pas une sécurité absolue. Ils atténuent les conséquences des accidents, mais ne permettent pas de les éviter.
  4. L’obligation de porter le casque n’est qu’une lutte contre les symptômes
    Pour assurer la sécurité, il est nécessaire de veiller à la qualité de l’infrastructure cycliste. Sur les routes hollandaises – où les voies cyclables sont séparées du trafic automobile – on dénombre quatre fois plus de deux-roues. Et bien qu’aux Pays-Bas la plupart des cyclistes roulent sans casque, le risque de décéder d’un accident de vélo y est trois fois moins élevé qu'en Suisse. Dans notre pays, les mesures de sécurité doivent donc en premier lieu viser à éviter les collisions au lieu d’atténuer les conséquences des chutes.
  5. Le bike-sharing en danger
    Le bike-sharing encourage l'utilisation du vélo et l'obligation du port du casque porterait un coup fatal au service de e-bike-sharing comme PubliBike.
    Dans les zones où le port du casque est obligatoire, le vélo-partage ne fonctionne pas, car la plupart des gens n'ont pas de casque avec eux et ne veulent pas utiliser un casque emprunté.
  6. Mise en œuvre compliquée et affaiblissement de la responsabilité individuelle
    La mise en œuvre de l’obligation de porter le casque est compliquée. Les différentes obligations de port du casque s’appliquant aux différents types de véhicules, pratiquement impossibles à distinguer au premier abord, ainsi qu’à divers groupes d’âge provoquent une charge de travail disproportionnée en matière de contrôle et de tâches administratives. Les associations de défense des intérêts des cyclistes se soucient de la sécurité des cyclistes. Elles s’engagent cependant pour la responsabilité individuelle des utilisateurs.
  7. Pour les jeunes, il ne faut pas que le vélo devienne moins attractif
    Au cours des 20 dernières années, les adolescents se sont massivement détournés du vélo. Dans la tranche d'âge de 13 à 20 ans, il y a aujourd'hui seulement environ la moitié de cyclistes par rapport à il y a 20 ans. Pourtant, l'activité physique quotidienne, comme le cyclisme, est une mesure importante de promotion de la santé, en particulier pour les jeunes.
  8. Une mesure disproportionnée
    Aujourd’hui, au guidon d’un vélo électrique lent, 67% des adultes et 75% des jeunes jusqu’à 14 ans portent un casque – ce qui, en comparaison européenne, est une proportion déjà très élevée. De notre point de vue, le gain de sécurité possible d’une obligation de porter le casque ne parviendrait pas à compenser les inconvénients mentionnés jusqu’ici.