Bien qu'il s'agisse, pour le tronçon de rues en question, de voies communales qui devraient, par définition, être protégées de tout trafic de transit et qui sont fréquemment traversées par des écoliers, la ville de Zurich s'était, dans un premier temps, refusée à y instaurer la zone 30 à titre de mesure anti-bruit. Deux ans et neuf mois plus tard (!), l'exécutif de la ville de Zurich s'est enfin résolu à considérer que la protection de 3'000 habitants contre le bruit est plus importante que les intérêts des automobilistes pressés de traverser un quartier d'habitation. Le faible allongement du temps de trajet «ne constitue pas une atteinte grave à la qualité de vie des automobilistes».
Une perte de temps peu importante pour les TP
Par sa décision d'admettre cette opposition, l'exécutif de la ville a par la même occasion aussi reconnu que l'arrêt du Tribunal fédéral du 3 février 2016 (soit bien avant la décision relative au tronçon de la Mutschellenstrasse, Rieterstrasse et Waffenplatzstrasse à Wollishofen), qui précise que le renoncement à l'instauration d'une zone 30 à titre de mesure anti-bruit ne doit s'appliquer que d'une manière très restrictive, concerne bel et bien aussi la ville de Zurich.
Il est surprenant que la décision rendue par l'exécutif de la ville se base sur le constat que la perte de temps subie par les transports publics n'a pas de graves conséquences, alors même que c'était cette même perte de temps qu'elle invoquait pour qualifier la zone 30 de mesure disproportionnée.
L'introduction de la zone 30 devrait également avoir de nets avantages en termes de sécurité routière. Il faut savoir que sur le tronçon concerné pas moins de 138 accidents de la route ont été dénombrés, avec 59 blessés, dont 8 grièvement. En raison de l'étroitesse de la chaussée, les accidents touchant des cyclistes et des piétons sont fréquents. On peut dès lors s'attendre à ce que la zone 30 contribue ici aussi, à titre de mesure générale de prévention, à réduire le nombre d'accidents.
Des conséquences pour d'autres tronçons
La section zurichoise de l'ATE accueille cette décision avec une très grande satisfaction. Elle montre bien que le travail rigoureux de l'ATE a mené à une remise en question de la politique des transports de la ville de Zurich. Il est toutefois regrettable qu'il ait fallu user d'oppositions et de recours pour y parvenir, puisqu'en définitive, les arrêts du Tribunal fédéral s'adressent aussi à la ville de Zurich.
A présent, la portée de l'arrêt en question va bien au-delà de ce seul cas d'espèce. D'autres rues dans les quartiers d'habitations requièrent aussi l'instauration d'une zone 30. Si la situation ne devait pas évoluer dans ce sens, la section zurichoise de l'ATE continuerait de soumettre ces questions de lutte contre le bruit aux tribunaux, dans l'intérêt de ses membres et de la population touchée par les nuisances sonores.
Site ATE Zurich