Marion Eberth, notre hôte à Bogen, ne se plaint pas, mais elle ne peut s’empêcher de regretter les cyclistes d’antan. Autrefois, lorsque la véloroute du Danube venait d’être créée et qu’elle n’était pas cernée par la concurrence, du «tour des brasseries à vélo» au «Bockl-Weg» (piste cyclable sur une ancienne voie ferrée). Mais l’originale a encore bien des atouts à faire valoir.
Notre parcours commence à Ratisbonne, ville du patrimoine mondial, qui, à la différence d’une ville de taille équivalente comme Berne, assure une puissante promotion de son titre décerné par l’UNESCO. La raison? Un fascinant dédale de ruelles, de maisons bourgeoises et de tours résidentielles pointant vers le ciel «all’Italia», tout autour de la cathédrale gothique et de l’hôtel de ville où siégea la Diète perpétuelle d'Empire. Le noyau médiéval est vivant et est également habité ; le poids de l’Histoire n’est pas écrasant. Et les Romains étaient déjà là: emmuré dans ce qui sera plus tard l’évêché, on découvre la porte principale d’un camp romain. Une légion y protégeait la frontière extérieure de l’Empire, le Danube était une «frontière humide».