Au lieu de s’atteler à influencer activement l’évolution de la demande en mobilité sur les routes nationales, comme elle en est d’ailleurs tenue, la Confédération se contente d’en accroître l’offre. Qui plus est, elle a l’obligation de veiller à ce que les dispositions légales soient appliquées, notamment l’objectif de consommation générale d’énergie contenu dans la stratégie énergétique 2050 adoptée par le peuple, l’objectif spécifique au domaine des transports de la politique climatique suisse, le respect des valeurs limites des ordonnances sur la protection contre le bruit et sur la protection de l’air, l’objectif de transfert sur le rail du transport des marchandises à travers les Alpes et, surtout, les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat ratifiés par le parlement helvétique.
Enfin, la Confédération doit respecter les objectifs ambitieux que diverses villes et communes se sont assignés (souvent par décision populaire) pour éviter une augmentation du trafic routier. Ils portent en particulier sur la répartition modale et sur la société à 2000 Watt.
Au lieu de cela, le Conseil national se lance dans une extension du réseau des routes nationales qui aura pour effet de torpiller les objectifs de la Confédération et des villes en matière de mobilité durable.
Traitement de faveur pour un projet médiocre
Le Conseil national a accordé un traitement de faveur au projet de contournement d’Oberburg près de Berthoud (BE) – en parfaite contradiction avec les critères qu’il s’est lui-même fixés il y a deux ans pour des projets d’agglomération en matière de lotissements et de transports. Selon les calculs de l’Office fédéral du développement territorial, ce projet est, de tous les projets de contournement, celui qui présente le moins bon rapport coût-bénéfice.
Les millions de francs accordés par la Confédération pour le financement de ce projet ne sont dès lors absolument pas justifiés, sachant que, dans le cadre du FORTA, le rapport coût-bénéfice a été fixé comme critère déterminant pour l’adoption des programmes d’agglomération. Dès lors, la région de Berthoud est celle qui recevra le plus important financement par habitant. Apparemment, le Conseil national estime que c’est dans l’Emmental que se concentrent les plus gros problèmes de transports urbains.