Les escaliers du septième ciel

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Dans la montée vers Nadro, une première halte offre une vue du centre de Biasca, le village à l'intersection de la vallée de Blenio (à droite) et de la Leventina.

On pourrait bien se sentir à l’étroit au Tessin cet été, paraît-il. Mais notre excursion nous conduit dans un coin où l’affluence – sauf peut-être dans les grotti – n’est assurément pas à craindre.

Der Ri della Froda kann’s nicht lassen

Es ist verbürgt, dass von hier am 1. November (!) 2014 folgende SMS wegging: «Sitze in Nadro, 1200 m, senkrecht ob Biasca, halbblutt bei Apfel+Rüebli. Eigentlich im Paradies, nur ohne Eva.» Paradiesisch gelegen sind auch die oberen Hütten von Nadro am Rand einer ausladenden, grasigen Kuppe. Unsere Bastion hat sozusagen ein Flachdach. Im Vergleich zum bisherigen ist der Rest des Aufstiegs durch einen sonnenverwöhnten Hang ein Klacks. Dreingabe: Der Ri della Froda, dessen Wasser wir aus dem Zug herabfallen sahen, tut es auch hier und formt netterweise einen – per Trampelpfad erschlossenen – Badeplatz. 

In Piansgera angelangt, steigt man entweder bis zum bequemen Alpweg hoch, der von Compiett herunterkommt, oder folgt den Hang entlang dem Pfad direkt Richtung Canvasgia. Ab hier ist es dann immer noch eine Bergwanderung, aber eine sanfte, frei von Absturzgefahr. Was auch heisst: Diese zauberhafte, gepflegte Alplandschaft ist auch jenen zugänglich, die alpinem Nervenkitzel abhold sind. Warum in aller Welt also haben die Älpler von dazumal, statt ihr Vieh einfach von Norden her hinaufzutreiben, unter unendlichen Mühen den Weg über Bedra del Vent geschaffen? Die Erklärung dürfte sein, dass das Leben der Tessiner Landbevölkerung bis in die Zeit von Gotthard Ends Besuchen hinein ein dauernder Existenzkampf war, in dem auch der hinterste und letzte nutzbare Fleck Grasland oder Waldboden zählte.

Die alpwirtschaftlichen Zwecke der Häuschen auf Canvasgia sind passé, diese dienen längst der Erholung von den Zumutungen der heutigen Zivilisation. Ein Gasthaus, wo Wandernde Station machen könnten, fehlt leider. Die nächste Hütte mit Nachtlager steht 800 Höhenmeter weiter oben im Valle Santa Petronilla …

 

Direkt ins Grotto oder via Dorfbadi?

Den Blick sorglos schweifen lassend – über Malvaglia, das Nara-Gebiet, das Rheinwaldhorn –, kurven wir talwärts nach Fracion, gewissermassen von Etage zu Etage, von Brunnen zu Brunnen und abermals über viele, viele Treppenstufen. Wären die schönen Grotti di Biasca offen, nähmen wir nun wohl das Fahrsträsschen, um weiter unten – durchs Gebiet des verheerenden Bergsturzes von 1513 hindurch – direkt auf sie zuzusteuern. Oben durch geht’s zurück zu unserm Ausgangspunkt, von wo sich zur Lockerung der Muskulatur ein Spaziergang anbietet: auf dem Kreuzweg von S. Pietro e Paolo durch Kastanienhaine zur Steinbogenbrücke über den Ri della Froda. Das Naturbecken gleich unterhalb haben die Biaschesi mit ein wenig Stau-Mauerwerk zur Dorfbadi aufgemöbelt – magnifico!

Urs Geiser ist Regioseiten-Redaktor und wird im Juli in die Monti di Biasca zurückkehren, um Zusatzstoff für eine Fortsetzungsgeschichte zu sammeln.
 

Praktische Informationen

Stündliche Verbindung nach Biasca von Norden her sowohl per IC/EC via Bellinzona als auch mit dem Treno Gottardo der SOB.
Wanderzeit: 5 ½ Std., gut 1100 Meter auf- und abwärts. 
Landeskarte 1:25 000 1273 Biasca, 1293 Osogna; Wanderkarte 1:40 000 Bellinzona/San Bernardino, Kümmerly+Frey.
Literaturtipp: Daniel Anker/Thomas Bachmann: Gipfelziele im Tessin, Rotpunktverlag.
 

Si vous êtes assis∙e à gauche dans le sens de la marche dans l’Intercity qui vous éjecte hors du tunnel de base du Gothard à Pollegio, vous serez accueilli ∙ e par le Pizzo Magn. Sentinelle au point de convergence de trois vallées, la Léventine, le val Blenio et le val Riviera, il s’élève à plus de 2000 mètres au-dessus de la plaine. La cascade de plus de cent mètres qui surgit entre deux blocs de rocher depuis les Monti di Biasca a de quoi fasciner les romantiques. Plus au nord, sur le même versant, se trouve Canvasgia, notre destination.
Mais au préalable, le train nous emmène, sans arrêt, à Bellinzone, où de nombreuses personnes changent de train. La plupart continuent en direction de Locarno et quelques rares autres, dont nous, retournent à Biasca. Là, à mi-distance entre la gare et le centre-ville, nous prenons place sur la terrasse du Gottardo, authentique bistrot local. Nous contemplons un des contreforts du Pizzo Magn qui nous fait face. Il forme une sorte de pyramide, ornée de terrasses boisées. Nous apercevons à son sommet le pylône d’un téléphérique de transport. À l’arrière se trouve Nadro, notre objectif pour la pause de midi.
Biasca, bourgade ouvrière embourgeoisée – non loin de l’aciérie de Bodio – n’est pas une des perles du Tessin. L’église paroissiale néo-romane et la collégiale romane Santi Pietro e Paolo, qui la domine, sont toutefois quelquesuns de ses rares joyaux. C’est d’ici, de l’autre côté du ruisseau, que nous entamons notre périple. Nous constatons avec surprise que l’entrée du sentier, autrefois masquée, est dotée d’un panneau blanc indiquant «Nadro». C’est bon signe.

Dur dur, au bord de l’abîme

Le sentier aux larges lacets nous fait gravir la pente de terrasse en terrasse et nous conduit brièvement sur la rive sud du torrent photogénique. Après le pont suivant, nous attaquons la première portion de marches de pierre, fruit d’un dur labeur. Alors que notre chemin, déjà bien escarpé, nous fait passer par une gorge, nous nous demandons s’il n’y a pas erreur.
Dans son savoureux guide de randonnées du Tessin, Daniel Anker cite Gotthard End, pionnier du Club alpin suisse, qui écrivait dans le périodique du club voici près de 100 ans: «Quiconque n'est pas habitué à suivre un sentier accidenté en une ascension ininterrompue et qui se sent mal lorsque son regard rencontre soudain des prairies ou des bois à plusieurs centaines de mètres en contrebas, n’a pas sa place aux Monti di Biasca.» Il convient de relativiser l’appréciation de l’écrivain, mais il est vrai qu’il ne faut pas plaisanter avec le premier tronçon des gorges. Les marches sont désagréablement basses, courtes et irrégulières. Si l’on veut jeter un coup d’oeil en bas, mieux vaut s’arrêter d’abord.
Jusqu’au premier alpage, on estime qu’il y a six à sept cents marches. Mais là où il n’y en a pas, la pente du sentier ne s’adoucit pas pour autant. Le mayen porte le nom poétique de Bedra del Vent, le bouleau du vent. L’endroit est en effet très exposé – et aujourd’hui, justement, le föhn du nord bruit dans le feuillage printanier. Sur d’audacieux murs de soutènement, nous entrons dans un bois, après lequel nous atteignons Nadro. Près de 1000 mètres plus bas, presque à la verticale, un train – minuscule – entre en gare de Biasca. Face à nous s’étendent les majestueuses montagnes qui bordent le val Verzasca.

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