Lacets exigeants jusqu’au lac
À Mannried, les jolis chalets de bois sont habilement décorés. Partout autour, les balles rondes sont comme de grosses guimauves dispersées sur l’herbe humide des pâturages. À Grubenwald, nous slalomons entre les limaces ravies de la météo automnale et trouvons le premier panneau indiquant «Seebergsee ». C’est ici que débute l’ascension; près de mille mètres de dénivelé à parcourir sur neuf kilomètres de lacets bitumineux. La route est bordée d’herbes sauvages, de buissons et d’arbres détrempés. Nous prenons de la hauteur en admirant la vue sur la vallée brumeuse. Le coeur battant, le souffle court, nous dépassons fermes et chalets, rencontrons vaches et voitures. Après quelques heures, le sentier offre la distraction d’une douce plongée avant d’attaquer le dernier effort jusqu’à la crête de la montagne.
À partir du replat de Meienberg, la randonnée s’éloigne du béton et trace un étroit sentier dans les herbes jaunies. Le sol est marécageux, un mince miroir d’eau remplit ses sillons. Après une ascension caillouteuse, nous rejoignons la crête de la montagne et nous laissons happer par la vue étourdissante. Il est là, à nos pieds: comme une fenêtre ouverte sur le ciel, le Seebergsee étend sa surface plane sur le tapis bosselé de la montagne. En plein été, on trouve ici un lac d’un turquoise vibrant, scintillant sous le soleil. Aujourd’hui, la météo le rend mystique et impénétrable.