La fraîcheur des lacs à la force du mollet

De l’autre côté du col du Brünig, après une belle et longue descente, le Lungernersee invite à la baignade.

L’été passé, nous avons relié les bords du Léman à la frontière orientale de la Suisse. Un itinéraire qui promet de sublimes paysages et d’intéressantes découvertes.

De Vevey à Bad Ragaz, la route n° 9 de SuisseMobile permet de longer pas moins de douze lacs et de traverser neuf cantons sur 402 kilomètres. Un bon moyen de parcourir la Suisse et de s’émerveiller de la variété de ses paysages.

Parfaitement indiqué par les fameux panneaux bordeaux et le chiffre 9, l’itinéraire mène aisément à destination, permettant de flâner en toute tranquillité. Si toutefois la rêverie fait rater une bifurcation, c’est l’occasion de faire de belles découvertes et des rencontres inattendues. Ce fut par exemple le cas en pleine ascension du Mont-Pèlerin: après un arrêt pour admirer la vue sur le lac Léman, notre route a croisé celle d’un cycliste toulousain en route pour la Chine.

Une brise lacustre bienvenue

Lorsque la météo annonce 35° C à l’ombre un peu partout en Suisse, l’idée de pédaler neuf jours d’affilée, soit 402 kilomètres et 5600 mètres de dénivelé positif, peut sembler quelque peu farfelue. Pourtant, la proximité constante des lacs rend le parcours tout à fait supportable et parfois même agréable. On peut aussi prendre de la hauteur, comme lors de l’ascension du col du Brünig, à un peu plus de 1000 mètres d’altitude, permettant de souffler quelque peu, avec des températures presque supportables. C’est dans les longues plaines, comme entre Uznach (SG) et Bilten (GL), que les fortes températures se font davantage ressentir. Pourtant, tant qu’il y a du mouvement, il y a de l’air. De quoi donner envie de ne jamais s’arrêter.

Lorsqu’il fait vraiment trop chaud, les possibilités de baignade se succèdent au fil des lacs. L’itinéraire cyclable, les pieds dans l’eau comme le long du lac des Quatre-Cantons ou du haut-lac de Zurich (Obersee), invite à l’arrêt et à pratiquer quelques brasses tout en bénéficiant d’une vue à couper le souffle.

Repos bien merité

Pédaler de nombreuses heures demande de pouvoir également se reposer et le confort est important. Tout au long de l’itinéraire, de pittoresques «bed and breakfast» nous offrent de bonnes nuits de sommeil. Nous n’hésitons pas à sortir du chemin prévu pour découvrir le charme du lac de la Gruyère ou d’un chalet niché sur les pistes de ski du Saanenland. Les quelques coups de pédale supplémentaires en valent alors la peine et nous profitons à chaque fois d’un généreux petit-déjeuner qui fournit l’énergie nécessaire à la suite de l’aventure.

À Bilten, dans le canton de Glaris, l’arrêt bien mérité permet même de dormir dans une maison de maître vieille de 400 ans. Cette bâtisse classée nous fait voyager dans le temps; on y visite une chambre dont la décoration et les meubles datent d’il y a plus de quatre siècles. À l’extérieur, le magnifique jardin invite à la détente.

Meringues et autres spécialités

Pour reprendre des forces, rien de tel que de déguster quelques spécialités culinaires au fil des étapes. Du lac Léman au Walensee, les filets de perche ont la part belle. En Gruyère, la fameuse fondue moitié-moitié fera le bonheur des amateurs de fromage alors que dans l’Oberland bernois, les röstis marquent le passage du côté de la Suisse allemande.

À Meiringen, un arrêt à la boulangerie Frutal – le «temple de la meringue» – ravit nos papilles. Après deux meringues généreusement agrémentées de crème fouettée, nous repartons repus et le col du Brünig, qui nous attend le lendemain, ne nous fait plus peur.

Des aménagements de rêve

Pour nous qui avons l’habitude de pédaler à Genève, certains aménagements cyclables qui agrémentent le parcours ont de quoi faire rêver. Un cours d’eau et une autoroute à enjamber? Sur la route vers Spiez, un pont suspendu sous l’autoroute permet de traverser en toute sécurité et loin du trafic routier. Attention toutefois au vertige! Des rivages abrupts? Le long du lac de Walenstadt une piste cyclable, parfois suspendue, et des tunnels ont été construits pour éviter de circuler sur la route cantonale très fréquentée. 

Ailleurs, comme à Bulle, la mobilité à bicyclette est encouragée par des marquages au sol félicitant les adeptes de la petite reine. À Lucerne, une vélostation luxueuse permet de stationner son vélo gratuitement et de bénéficier de réparations. Un service bienvenu après six jours de voyage et une monture qui n’aura pas été ménagée.

Et à la fin, la fierté

Une fois le lac de Walenstadt dépassé, la fin du voyage approche. Indiqué pour les cyclistes de niveau moyen, l’itinéraire aura davantage effrayé sur le papier que sur la route. Et à la fin, la fierté d’avoir fait tout ce chemin l’emporte sur la fatigue.

Informations

Itinéraire: «La Route des Lacs», itinéraire n° 9 de SuisseMobile (www.suissemobile.ch)

Durée du voyage: neuf jours

Niveau: Avec des étapes de 30 à 61 kilomètres et 5600 mètres de dénivelé positif, la route des lacs est tout de même réservée à des cyclistes habitués. Mais pour les autres, le vélo électrique est une bonne alternative.

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