On s’attendait à ce que le projet s’appelle «La Suisse en hiver», sur le modèle des cinq catégories estivales existantes. Mais SuisseMobile a finalement préféré parler de «nouvelles offres d’hiver» dans les quatre domaines que sont le ski de fond, la randonnée hivernale, la randonnée en raquettes et la luge. La logique signalétique est cependant la même en hiver qu’en été.

À l’instar des panneaux indicateurs jaunes en été, les indicateurs de direction turquoise pour les pistes de ski de fond et roses pour les chemins de randonnée hivernale et les pistes de raquettes sont conservés. Ils seront progressivement complétés, comme c’est déjà le cas pour les chemins estivaux, par les champs d’itinéraires carrés dotés de numéros et, le cas échéant, du nom des chemins. Sur la cartographie en ligne, un artifice a dû être adopté: les chemins de randonnée hivernale sont indiqués en rose clair, et les pistes de raquettes en rose foncé.

Un «best of» plutôt que le réseau complet La grande nouveauté de l’hiver dernier avait été l’introduction d’une couleur supplémentaire, à savoir un ton bleu-blanc recouvrant toute la carte à partir de l’échelle 1:50 000. L’idée était de donner une petite touche émotionnelle à l’hiver, comme l’explique Lukas Stadtherr. Pour la saison à venir, 30 nouveaux itinéraires seront mis en ligne; ainsi, 185 pistes de raquettes, 156 pistes de ski de fond, 147 chemins de randonnée hivernale et 93 pistes de luge sont cartographiés, ce qui représente une augmentation de près de 20% depuis le lancement de 2017.

La sélection des itinéraires mérite toujours quelques explications. Probablement pour prévenir d’éventuelles déceptions, SuisseMobile indique qu’il faut considérer ce réseau de 3800 kilomètres comme une compilation des meilleurs itinéraires: mais pour des usagers non avertis, ce choix parfois lacunaire peut sembler un peu curieux, pour ne pas dire arbitraire. Prenons le ski de fond, par exemple: on comprend très bien que pour certaines pistes importantes, toutes les variantes ne soient pas affichées, mais le fait que des vallées entières manquent à l’appel dans de hauts lieux alpins comme Davos ou l’Engadine, ou encore un eldorado bien connu des initiés comme le Lötschental, reste un peu obscur.

Explication de Lukas Stadtherr: «La sélection a été effectuée par les organisations touristiques cantonales en collaboration avec des partenaires locaux; pour certains organismes, notre timing était probablement un peu trop ambitieux. » Il était également important d’appliquer une certaine «clé de répartition fédérale». Mais l’absence des deux pistes les plus connues d’Appenzell ou des deux seules pistes du canton de Thurgovie ne semble pas tout à fait rendre justice à ce principe. Le Valais constitue un cas particulier, qui – à l’exception des pistes de ski de fond de Goms et de quelques pistes de luge – formait à l’origine une grande terra incognita sur la carte hivernale: c’est qu’en vertu de sa loi sur les itinéraires de mobilité de loisirs, le canton ne peut valider des itinéraires supplémentaires qu’une fois qu’ils ont passé par la procédure d’approbation requise. Aujourd’hui, une douzaine d’itinéraires hivernaux valaisans sont néanmoins intégrés au projet chaque année.

Selon Lukas Stadtherr, il est prévu d’ajouter progressivement, ces prochaines années, entre 180 et 200 itinéraires dans chaque discipline pour le ski de fond, les raquettes et la randonnée hivernale, ainsi qu’une centaine de pistes de luge. Les efforts visent aussi à présenter une carte en ligne aussi complète que possible du réseau de ski de fond et de randonnée hivernale, comme c’est le cas pour «La Suisse à pied» où l’on trouve, à côté des «meilleurs itinéraires», l’entier du réseau de chemins signalisés en jaune en plus des itinéraires nationaux (sept), régionaux (quelques dizaines) et locaux (quelques centaines). En ce qui concerne les offres d’hiver, il est cependant compréhensible qu’il n’y ait pour l’instant que des offres locales. Pour le ski de fond néanmoins, notamment dans l’arc jurassien, un ou deux itinéraires régionaux, et peut-être même un itinéraire national de plusieurs jours (à l’image de la «Grande Traversée du Jura» en France) pourraient tout à fait représenter un objectif supplémentaire.

En conclusion, les offres hivernales de SuisseMobile ouvrent de toutes nouvelles perspectives. Grâce à la cartographie de Swisstopo, dont la qualité est reconnue et très appréciée, il est possible de découvrir pour la première fois de nouveaux territoires de jeu dont on n’aurait pas eu connaissance autrement, notamment pour le ski de fond et la randonnée en raquettes. Pour le ski de fond, les associations professionnelles de Suisse alémanique et romande ont collaboré étroitement.