Sur les voies historiques du sel

La Terra Salina emporte dans un tourbillon d’histoire: à pied ou à vélo, on découvre avec fasci nation ce territoire franco-suisse réunit autour d’un patrimoine commun: le sel.

On accède aux installations de la Saline royale d’Arc-et-Senans en traversant une sorte de grotte artificielle. Immédiatement, l’enchantement des lieux nous gagne: devant nous se dressent des édifices d’une époque lointaine, impeccablement restaurés. Une pelouse proprette et des bancs coquets nous invitent à la rêverie. Inévitablement, ce charme désuet nous projette dans l’Histoire. Pour se mettre dans le bain, rien de tel qu’une visite au musée Ledoux – l’architecte du site. Aux impatients, un film projeté dans l’ancienne maison du directeur explique en 25 minutes ce qui unit ce lieu et le sel. Après cela, les visiteurs sauront à quel point l’extraction du sel était complexe et pénible, mais finalement payante – pour la classe dirigeante. En Arc-et-Senans, tous ceux qui travaillaient dans le sel pouvaient s’estimer heureux. La saline royale n’était pas qu’un lieu de travail, c’était aussi l’habitat d’une douzaine de familles. Elles y vivaient et y collaboraient, y cultivaient leurs jardins et étaient approvisionnées en pain. L’exploitation de la saline a duré de 1779 à 1895. En 1982, elle a fait son entrée dans le patrimoine culturel de l’Unesco.

Des jardins… culturels

A l’époque, ses résidents cultivaient des légumes au pied des murs. Depuis peu, des écoles de jardiniers-paysagistes de Suisse et de France aménagent chaque année les parcelles de culture selon un thème précis. En 2017, le «Monde d’Hergé» était à l’honneur: les jardiniers se sont laissés inspirés par les aventures de Tintin, le célèbre journaliste à la houppe. En 2018, c’est le tour des «Cités végétales» de l’architecte belge Luc Schuiten. Ce visionnaire rêve d’une architecture à l’exemple du monde végétal. Alors que ses idées futuristes tardent à se concrétiser, il ne sera pas inintéressant de découvrir leur application aux jardins de la Saline royale. En tous les cas, une visite des lieux vaut la peine d’y consacrer suffisamment de temps – elle est agréable et divertissante. En été, par beau temps, un spectacle d’illuminations ajoute un zeste de majesté à l’ensemble architectural.

Le long voyage du sel

La Saline royale était une raffinerie. C’est à Salins-les-Bains qu’était extraite la saumure. Elle était ensuite acheminée en Arc-et-Senans via un «saumoduc» constitué de tuyaux de bois. Il est dès lors judicieux de visiter également Salins-les-Bains et son musée. Un week-end suffit largement pour se faire un bon aperçu de l’ensemble du système. Arc-et-Senans est facilement accessible en train. De là, Salins-les-Bains est à 15 km à vélo ou à 25 minutes avec le train et le bus. Toutefois, une bonne planification est indispensable – la desserte par les TP n’étant pas pléthorique. A Salins-les-Bains, on comprend vite pourquoi on qualifie le sel «d’or blanc». La visite nous fait prendre conscience de l’énorme travail nécessaire à l’obtention du sel de table à partir d’un bouillon saumâtre. À n’en pas douter, la manufacture devait être bruyante et suffocante, puisque la saumure y cuisait sur un feu de bois. Rien d’étonnant à ce que la forêt alentour ait disparu – elle a passé sous les gigantesques marmites à sel.

La détente au programme

Les visiteurs de Salins-les-Bains et d’Arc-et-Senans ont l’embarras du choix pour se concocter un programme récréatif après le musée. Salins-les-Bains, comme son nom l’indique, invite à venir «faire trempette» dans ses bains thermaux – composés d’eau salée, bien évidemment. En Arc-et-Senans, on peut, par exemple, assister à des concerts sur le site de la saline, se perdre dans la bibliothèque ou, tout simplement, s’accorder un bon repas. Par contre, il faut se préparer à faire un trait sur une soirée télé à l’hôtel – aucune des 31 chambres n’en est équipée. Par contre, les hôtes auront le plaisir d’y découvrir un livre en lien avec le nom de leur chambre.

Le projet «Terra Salina»

Le projet Terra Salina réunit quatre sites patrimoniaux sauniers d’envergure: la Saline royale d’Arc-et-Senans, la Grande Saline de Salins-les-Bains, la Fondation des Mines de Sel de Bex et les Salines Suisses de Bâle. Ces deux dernières sont les seuls sites sauniers encore en activité. Les sites français sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Leur coopération a débuté en 2010.

Informations utiles

Voyage

  • Arc-et-Senans est à environ 4 heures de train de Berne.
  • Salins-les-Bains depuis Arc-et-Senans: train régional jusqu’à Mouchard, puis bus de ligne.

Hébergement

Préparatifs

Location de vélos

  • Il est possible de louer des vélos et des vélos électriques au «Camping des Bords de Loue d’Arc-et-Senans» 10€ la demi-journée et 15€ la journée entière. www.camping-des-bords-de-loue.fr
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